Sortir de l'atelier et voyager. Dans son atelier, l'artiste ritualise ses actes et invente ses mondes. Qu'en est-il lorsqu'il est dans la partance et qu'il voyage ? Comment transfère-t-il l'expérience en oeuvre ? Son itinéraire au-dehors dessine un parcours et une temporalité, un départ et un retour, une topographie et une géographie où se mêlent l'extérieur et l'intime. Le voyageur peut faire de son itinéraire une oeuvre. L'artiste peut aussi se faire voyageur et déplacer, ou réinventer son atelier pour renouveler les formes de son activité créatrice.
Depuis les années 1960, de nombreux créateurs considèrent que l'espace pictural ne correspond plus à leur expérience du inonde. Ils réalisent leurs travaux dans des sites inaccessibles au public, importent des pratiques artisanales, font travailler la nature à leur place, ou simplement marchent dans le paysage et sculptent des itinéraires.
Ce qui faisait l'expérience et le risque du voyage dans les siècles passés est-il encore à l'ordre du jour ? Ou sommes-nous passés à l'ère d'un tourisme généralisé en attente d'expériences exotiques ? Le voyage peut-il encore faire oeuvre ? La première partie de l'ouvrage traite de l'expérience ontologique et littéraire du voyage. Puis, sont rassemblées de nombreuses études sur différents artistes contemporains qui ont fait du voyage l'outil fondamental de leur création. De plus, poésies, journaux et essais d'artistes viennent contribuer à une poiétique du voyage.
Artiste, Eric Bonnet, né en 1951, a publié L'arc-en-terre. La peinture comme espacement (2000), plusieurs ouvrages collectifs dont Henri Matisse et la sensation d'espace (2008), et de nombreux articles sur l'art du XXe siècle. Professeur à l'Université Paris VIII, ses recherches sur le champ pictural l'ont conduit à s'intéresser à la poétique du lieu et de l'espace.
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